Questions
à Kolia Litscher ( 12 ans)
acteur de DEMI-TARIF
E- Le tournage t’ a- t’- il paru
difficile ?
K- Isild était très exigeante. Elle savait exactement
ce qu’elle voulait obtenir. Comme je n’ai pas toujours un
caractère facile, parfois cela faisait des frictions. Mais on
n’a aussi beaucoup rigolé entre nous. Parfois, il y avait
des scènes plus difficiles : La scène dans l’eau
par exemple, car l’eau était absolument glaciale. J’ai
vraiment eu très froid .
E- Revois- tu les deux autres actrices ?
K- Je revois souvent Lila. Elle habite à Paris, cela est plus
facile. La petite Cindy est en pension. On se voit pendant les vacances.
Il y a une vraie amitié qui s’est créée.
On a gardé une grande complicité entre nous.
E- Malgré la différence d’âge
?
K- Quand j’ai tourné le film, on était très
proches. J’étais beaucoup plus enfant. Il n’y avait
pas de problème. Maintenant, c’est vrai que j’ai
beaucoup changé. Je fais plus « Ado ».
E- As tu pris des cours de théâtre
avant de jouer ?
K- J’ai suivi des cours de théâtre . Mais au cinéma,
ce qu’il faut surtout, c’est rester le plus naturel possible.
Il ne faut pas « sur jouer ».
E- Etait-ce difficile de pleurer sur commande
?
K- Isild a réussi à saisir un moment où je pleurais
vraiment. Je ne m’étais même pas rendu compte que
j’étais filmé. Après elle a utilisé
cette séquence pour l’insérer au bon endroit.
E- Avais - tu un texte ?
K- A la base, il y avait un scénario. Mais après, la
réalisatrice a pris beaucoup de liberté par rapport au
scénario de départ. Elle a rajouté beaucoup de
scènes complètement improvisées. Elle nous mettait
en situation. On oubliait presque la caméra et les scènes
ont été intégrées dans le scénario
par la suite : La séquence du cirque par exemple. Finalement,
beaucoup de scènes ont été prises sur le vif.
E- Avez-vous vraiment fait du stop ?
K- Oui, on ne savait vraiment pas qui allait s’arrêter.
Mais en fait, on a reconnu les gens de l’équipe !
E. Tu t ‘entendais bien avec les techniciens
?
K- Oui, j’adorais discuter avec eux. Je les aidais aussi à
installer les décors et à ranger le matériel. C’était
passionnant.
E- On peut faire les deux ?
K- Oui, cela fait bizarre d’installer les décors et de
jouer ensuite.
E- As tu joué dans d’autres films
?
K- J’ai joué dans des courts-métrages : «
Le nombril du monde » de Emma De Caunes » .
« Je veux faire du cinéma » de Michel Fehler «
Place des Vosges » et « la puce » d’Emmanuelle
Bercot : J’ai joué aussi au théâtre dans deux
pièces en Suisse.
E- Aimerais-tu être acteur plus tard ?
K-Cela me plairait vraiment beaucoup. J’adore incarner des personnages
différents.
E- Aimerais tu être riche et célèbre
comme Bruce Willis par exemple ?
K- J’aimerais surtout être un aussi bon acteur. Je ne cherche
pas à gagner un maximum d’argent : Ce que je veux c’est
pouvoir bien vivre en exerçant mon métier. Mais si on
me donne beaucoup d’argent, je saurais toujours quoi en faire
! Quant à la célébrité, il en faut un minimum
pour pouvoir choisir de beaux rôles. Mais je n’aimerais
pas être connu au point d’être poursuivi dans la rue
par les paparazzi ou des hordes de fans en furie !
E- Quel est ton film préféré
?
K- « La vie est belle » de Benigni. Ce film m’a vraiment
bouleversé.
E- Gardes tu un beau souvenir de ton tournage
?
K- C’était une très belle aventure. Parfois c’était
très contraignant car il fallait vraiment suivre les instructions
de la réalisatrice ou affronter des conditions de tournage difficiles.
Mais on a gardé un sentiment très grisant de liberté.
J’ai toujours eu beaucoup de difficulté à accepter
l’autorité de qui que ce soit : d’autres enfants
ou des adultes. Mais là, c’était différent
: Quand on participe à un tournage, c’est un travail qu’on
fait tous ensemble. L’autorité de la réalisatrice
est nécessaire pour aller jusqu’au bout de ce travail.
L’équipe était très soudée autour
de ce projet.
Et nous, on était heureux de participer à cette aventure.
Propos recueillis par Edouard Evva